Equiper les agents de santé avec des protocoles de traitement et des aides de travail pour réduire la mortalité maternelle et infantile en RDC

November 26, 2020

Une part importante des décès maternels et néonatals peut être évitée si les femmes et les enfants ont accès à des services de santé de qualité et adaptés, des produits et fournitures indispensables et de qualité et si des prestataires de santé qualifiés sont disponibles. La République démocratique du Congo (RDC) est un pays qui a l’un des taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile les plus élevés au monde. Le taux de mortalité pour les moins de cinq ans est de 84,8/1 000 naissances vivantes (UNICEF, 2019) et le taux de mortalité pour les femmes est de 473/100 000 naissances vivantes (UNICEF, 2017).

Cette situation est exacerbée par la guerre et les conflits latents dans l’est de la RDC où la mortalité maternelle est estimée être le double de la moyenne en Afrique sub-saharienne. Le manque de directives aux niveaux locaux et la faible mise en œuvre des protocoles de traitement affectent négativement l’accès et l’utilisation appropriée des produits essentiels de santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI).

Reception of MNCH protocols and job aids in Ituri.

Réception de protocoles et aides de travail en SMNI à Ituri. Crédit photo : Dr. Jérémie Fikiri/USAID MTaPS

La plupart des décès maternels et infantiles sont causés par des maladies qui peuvent être évitées comme l’hémorragie du post-partum ou l’éclampsie chez les femmes, la septicémie chez les nouveau-nés, la pneumonie, le paludisme, la diarrhée, la rougeole et d’autres infections graves pour les enfants de moins de cinq ans, une situation qui est aggravée par la malnutrition. Les découvertes d’une consultation réalisée par MTaPS auprès de prestataires de santé dans les provinces de l’Ituri et du Nord Kivu ont montré que les lacunes dans les capacités des agents de santé ainsi que le manque de protocoles et d’aides de travail pour guider la gestion des patients étaient la cause de la mauvaise gestion des conditions de santé des femmes et des enfants.

MTaPS soutient la révision des textes et systèmes en RDC pour créer des conditions favorables pour accroître l’accès et l’utilisation appropriée des produits et services médicaux de SMNI. Afin de pallier les lacunes identifiées, le Programme, en collaboration avec la Direction de la Santé de la Famille au niveau central et avec les programmes de santé reproductive au niveau des provinces, ont diffusé 16 protocoles et aides de travail pour la SMNI dans 170 formations sanitaires dans les provinces du Nord Kivu et d’Ituri. Les protocoles de traitement et les aides de travail comprenaient des directives sur l’ocytocine, le sulfate de magnésium ainsi que d’autres médicaments essentiels. Les matériels furent également distribués pour les interventions communautaires de SMNI grâce à des sessions d’orientation.

Les directives de traitement et les aides de travail pour la SMNI aident à réduire les erreurs et améliorent la qualité des soins des patients dans le Nord Kivu et Ituri, permettant ainsi de sauver les vies de mères et enfants et réduisent les taux de mortalité maternels et infantiles en RDC.

Ces efforts en RDC permettent de faire avancer les objectifs du programme dans les pays à revenu faible et intermédiaire afin de renforcer les performances de leurs systèmes pharmaceutiques. Ce travail est également une avancée pour atteindre les objectifs de l’USAID afin de prévenir la mortalité maternelle et infantile.

“Nous sommes très heureux du soutien apporté par MTaPS. Nous avions perdu de nombreux patients dans le passé en raison du manque de connaissances et de protocoles et aides de travail afin de nous aider et nous guider pour la gestion des patients, en particulier pour l’administration de médicaments comme le sulfate de magnésium. Par exemple, deux femmes souffrant de prééclampsie sont décédées en raison du fait que les prestataires de services ne savaient pas utiliser le sulfate de magnésium bien que ce produit fût disponible. Aujourd’hui, avec le soutien de MTaPS, nous ne pouvons plus faire de ce genre d’erreur puisque nous avons les protocoles et aides de travail dont nous avons besoin. » Dr. Patrick Basara, Médecin chef de zone de Rwampara dans l’Ituri

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