Soutenir La Prévention Et Le Contrôle Des Infections Au Mali

Parce qu’elle permet de renforcer des acquis qui ont nécessité des investissements importants en matière de santé et parce qu’elle permet une réduction des coûts en limitant la contagion, la prévention et le contrôle des infections (PCI) est un outil indispensable dans la lutte contre les maladies infectieuses.

Au Mali, une analyse situationnelle effectuée lors de l’élaboration du plan d’action national de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM) en 2017 a révélé que seules des directives nationales contre les infections associées aux soins étaient établies mais que ces dernières ne prenaient pas en compte toutes les recommandations de l’OMS et n’étaient pas appliquées. En raison de cette insuffisance, le Mali n’a obtenu qu’un score de 2 sur 5 pour l’évaluation externe conjointe réalisée par l’OMS en 2017 s’agissant du volet PCI, ce qui indique un fort risque face à la propagation des infections et la RAM.

Démonstration des participants sur le port et le retrait des équipements de protection individuels (EPI). Crédit photo : Famory Samassa, Conseiller Technique Senior pour la PCI/MTaPS

Pour résoudre ce problème, le Programme des médicaments, technologies et services pharmaceutiques (MTaPS) de l’USAID a soutenu le Groupe de coordination multisectorielle national de lutte contre la RAM à travers la Direction Générale de la Santé et l’Hygiène Publique (DGSHP) pour lutter contre ce danger au Mali.

MTaPS a tout d’abord aidé ce groupe, en collaboration avec des partenaires financiers internationaux comme l’OMS, l’UNICEF et Intrahealth, à développer une série de documents comprenant non seulement une partie théorique en révisant les directives nationales pour la PCI mais également en développant des éléments pour mettre en pratique leur connaissance avec un guide du facilitateur, un manuel du participant et des outils de travail qui ont été regroupés dans une boîte à outil. Cette boîte à outil a également été adaptée pour être utilisée dans le contexte de la pandémie de la COVID-19 et elle est l’un des documents de référence pour la formation sur la PCI/COVID-19 dans le pays.

La disponibilité d’un tel ensemble est une première au Mali et il permet ainsi d’avoir des outils de qualité, une harmonisation d’un même corpus sur tout le territoire et de faciliter le transfert de compétences au niveau des formations sanitaires pour le renforcement de capacité des professionnels de santé et des étudiants.

Démonstration sur le port et l’enlèvement des EPI lors de l’atelier de formation des formateurs sur la PCI-Covid19- région de Koulikoro. Crédit photo: Famory Samassa

Une fois ce document validé, MTaPS a soutenu la formation de 30 personnes au niveau national (27 hommes et 3 femmes) et de 89 prestataires de soins de 30 districts sanitaires, de deux hôpitaux et de 11 cliniques privées à Kayes, Sikasso et Koulikoro pour la mise en œuvre des directives nationales sur la PCI. L’ensemble des participants ont apprécié le travail effectué par le Programme ainsi que les bénéfices tirés pour leur travail quotidien.

Dr Najim Oura Diallo, Directrice Régionale de la Santé de Koulikoro et participante à cette formation indique : « Cette formation PCI-Covid19 est d’une importante capitale […] car elle contribuera à l’amélioration de la qualité des soins, et à rompre la chaîne de transmission des infections […] dans la communauté. »

Pour Mme Mariam Coulibaly, Technicienne Supérieure d’hygiène, ce qui l’a le plus marquée fut le fait que « Nous avons eu beaucoup de discussions sur le lavage et la désinfection des corbillards et des ambulances, ainsi que le nettoyage et la stérilisation des matériels chirurgicaux. Je veillerai à l’application des mesures d’hygiène au niveau de l’hôpital et ferai également une restitution et partagerai la synthèse générale de l’atelier avec le Médecin Chef. »