Soutien de MTaPS
De 2018 à 2024, MTaPS a fourni une assistance technique au Gouvernement du Sénégal pour renforcer les systèmes et services pharmaceutiques. Cette assistance vise à améliorer la prévention et l’endiguement de la résistance aux antimicrobiens (RAM), à renforcer la préparation de la riposte aux maladies à fièvre hémorragique telles que la Maladie à virus Ebola (MVE) et aussi soutenir la riposte du Sénégal contre la COVID-19.
Objectifs du programme
Afin de renforcer la collaboration et les synergies dans le cadre de la lutte contre la RAM, le soutien apporté par MTaPS a suivi l’approche « Une seule santé », qui favorise une coordination multisectorielle entre les secteurs de la santé humaine, de la santé animale et de l’environnement.
Le soutien apporté a suivi les cadres et principes directeurs du Programme pour la sécurité sanitaire mondiale (GHSA) et a satisfait aux capacités requises en vertu du RSI de l’OMS, afin de renforcer le contrôle de la résistance aux antimicrobiens. Les activités spécifiques ont porté sur l’adaptation et l’adoption par le pays des outils de l’OMS, notamment l’outil d’évaluation de la prévention et du contrôle des infections version 2 (IPCAT2), le modèle d’évaluation de la prévention et du contrôle des infections (MEPCI) et la boîte à outils pratique de la GAM pour les pays à revenu faible et intermédiaire, ainsi que sur l’introduction d’une approche d’amélioration continue de la qualité (ACQ) afin d’atteindre les objectifs liés à la lutte contre la RAM.
En s’appuyant sur son travail effectué dans le cadre de GHSA, MTaPS a collaboré avec des partenaires nationaux pour améliorer leur capacité à répondre à la pandémie de COVID-19. À la suite d’une épidémie de MVE dans la Guinée voisine, MTaPS a collaboré avec d’autres partenaires du Centre des opérations d’urgence sanitaire (COUS) du MSAS et d’autres ministères pour élaborer et mettre en œuvre le plan national de préparation et de riposte en cas de MVE.
Résultats clés
Coordination multisectorielle efficace en matière de résistance aux antimicrobiens
- Un Groupe de travail technique national multisectoriel sur la résistance aux antimicrobiens a été mis en place avec des termes de références clairs pour coordonner et gérer les activités liées à la résistance aux antimicrobiens dans les secteurs de la santé humaine, de la santé animale, de l’agriculture et de l’environnement.
- Les plans d’action annuels multisectoriels sur la RAM élaborés et mis en œuvre par les partenaires de la coordination multisectorielle ont fait l’objet d’un suivi afin d’évaluer les progrès accomplis.
Prévention et contrôle des infections
- Le programme national de PCI et les manuels pratiques pour les établissements de santé ont été révisés pour être en phase avec les normes de l’OMS et garantir que les pratiques de soins de santé suivent les meilleures pratiques reconnues au niveau mondial.
- Des évaluations au niveau national à l’aide de IPCAT2 et au sein des établissements à l’aide du MEPCI ont été réalisées afin d’identifier les principales améliorations à apporter au programme de PCI et un plan d’action prioritaire a été élaboré pour renforcer la capacité en matière de PCI.
- La mise à jour et le déploiement dans tous les établissements de santé du pays de la grille nationale pour la supervision formative de la PCI, qui évalue de manière systématique les lacunes, les mesures prises et les améliorations en matière de PCI ont effectué.
- Plus de 1 000 travailleurs du secteur sanitaire ont reçu une formation sur la version mise à jour des lignes directrices sur la PCI afin de favoriser une amélioration des pratiques de PCI dans les établissements de santé.
- L’ACQ a été mise en œuvre dans 12 établissements de santé soutenus par MTaPS afin de fournir aux établissements un moyen d’identifier et de relever les défis en matière de PCI par le biais d’un suivi continu à l’aide du cadre d’évaluation de l’OMS sur la PCI et d’apporter des améliorations durables.
- Sur les 13 établissements soutenus par MTaPS :
-Les comités de lutte contre les infections ont été revitalisés et rendus fonctionnels.
-Tous les établissements ont amélioré leur performance selon le MEPCI, ce qui témoigne de leur engagement accru et soutenu en faveur de la fourniture de soins de santé plus sûrs.
-Dix établissements ont amélioré le respect des directives relatives à l’hygiène des mains et à la PCI, ce qui constitue une étape importante vers la réduction de la prévalence des IAS.
Optimisation de l’utilisation des médicaments antimicrobiens
- Une analyse situationnelle rapide de la réglementation, du contrôle et de l’utilisation des antimicrobiens a été réalisée pour servir de point de référence lors de l’élaboration d’un plan national de la GAM visant à améliorer l’utilisation des antimicrobiens à travers plusieurs secteurs.
- Les lignes directrices nationales sur le traitement antibiotique furent mises à jour en collaboration avec le Comité National sur le traitement antibiotique afin d’intégrer la catégorisation des antibiotiques AWaRe (Accès, surveillance et réserve) de l’OMS pour uniformiser les pratiques de traitement ; les lignes directrices révisées ont été distribuées à 14 hôpitaux et ont été utilisées pour former 110 prescripteurs.
- L’ACQ fut mise en œuvre dans 3 établissements de santé pour améliorer les pratiques de GAM et 19 formateurs ont été formés à la GAM afin de fournir une formation continue sur l’utilisation des antibiotiques et améliorer les pratiques de prescription d’antibiotiques.
COVID-19 et la Maladie à virus Ebola
- Les capacités du Service national de l’hygiène du MSAS furent renforcées afin de pouvoir mener des séances de décontamination et de désinfection pour réduire la propagation de maladie dans les établissements de santé, les ménages et les morgues, y compris 859 sites à Dakar, 99 sites à Thiès et 27 sites à Diourbel.
- Les capacités du COUS du MSAS furent renforcées lui permettant de mettre en œuvre la PCI lors des confinements relatifs à la COVID-19 dans 48 centres de traitement dans les 3 régions les plus touchées – Dakar, Thiès et Diourbel – et dans 8 formations sanitaires dans 4 régions supplémentaires.
- 13 microplans de vaccination contre la COVID-19 ont été élaborés au niveau des régions et des districts, ce qui s’est avéré être un outil efficace pour augmenter la couverture vaccinale. Le Programme élargi de vaccination du MSAS a mis en place la microplanification à l’échelle nationale pour tous les vaccins à administrer.
- Des Procédures opératoires standard (POS) furent développées sur les soins psychosociaux à apporter aux patients, aux familles et aux travailleurs de la santé touchés par la MVE ; 2.000 copies physiques du manuel des POS pour le contrôle et la gestion de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo ont été remises au responsable de la gestion des incidents liés à la MVE au Sénégal.
Une évaluation des besoins a été réalisée à 18 points d’entrée aux niveaux des frontières terrestres afin de fournir aux responsables des incidents liés à la MVE et aux autres parties prenantes des informations sur le fonctionnement des sites de soins temporaires conformément aux POS relatives à la MVE et aux autres maladies hémorragiques.